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J
JACQUES : plusieurs personnages du Nouveau Testament portent ce nom, variante de Jacob signifiant « qui supplante » : le fils de Zébédée, qui est apôtre et frère de l'apôtre Jean, communément appelé Jacques le majeur ou l'ancien, tué par Hérode ; un autre apôtre, fils d'Alphée, appelé le mineur et encore le demi-frère de Jésus-Christ.
JAÏRE : chef de la synagogue. Jésus ressuscite sa fille de 12 ans. Avec le fils de la veuve de Naïm et Lazare, c'est un des trois retours à la vie opérés par Jésus. Ils annoncent que le salut de l'homme consiste en sa totale et définitive résurrection, qui le fera vivre, au-delà de la vie terrestre, avec le Christ ressuscité.
JE CONFESSE À DIEU : cette prière appelée aussi Confiteor est la reconnaissance de ses fautes et une supplication sincère pour en obtenir le pardon. Elle est dite notamment au début de la messe ou avant de recevoir le sacrement du pardon ou confession.
JE CROIS EN UN SEUL DIEU : Voir credo.
JE SUIS : Moïse dit à Dieu: « Voici, je vais trouver les Israélites et je leur dis : le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous. Mais s'ils me disent : quel est son nom ? Que leur dirai-je ? Dieu dit à Moïse : « Je suis celui qui suis ». En révélant son nom mystérieux de YHWH, « Je suis celui qui est » ou « Je suis celui qui suis » ou « Je suis qui je suis » ou « Je suis qui je serai », Dieu dit qui il est et de quel Nom on doit l'appeler, bien qu'il soit imprononçable par les hommes. Jésus nous rend Dieu tout proche, malgré sa transcendance infinie, en nous disant de l'appeler « Notre Père »11 Exode 3, 13-15 ; Matthieu 6, 9 ; Romains 1, 7..
JE VOUS SALUE MARIE : prière universellement connue adressée à Marie. La première partie reprend les mots qui lui sont dits par l'ange Gabriel, lors de l'annonciation : « Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen ! ».
JEAN : auteur du quatrième évangile, de trois lettres et de l'Apocalypse. Témoin oculaire de la vie du Christ, il met l'amour au centre de son évangile qui est une méditation très profonde sur Jésus, Verbe de Dieu. Écrit vers 95-100, il témoigne de plus de recul que les trois autres évangiles. Témoin oculaire privilégié, saint Jean use de sa liberté. On peut le reconnaître dans le « disciple que Jésus aimait »22 Jean 19, 26 ; 20, 2.. Pour Jean, Jésus n'est pas seulement le messie qui accomplit les prophéties et fonde le Royaume, ni le fils de Dieu, ni le sauveur qui vient proclamer un message de mansuétude, c'est le Verbe incarné, Dieu lui-même, qui révèle aux hommes le Dieu invisible. Les trois lettres sont toutes sont adressées à des communautés d'Asie Mineure où le disciple jouissait d'une autorité et d'un prestige uniques. La première expose quelques unes des valeurs fondamentales du quatrième évangile.
JEAN CHRYSOSTOME : (v. 349- v. 407), est aussi Père et Docteur de l'Église. Né à Antioche, en Syrie (aujourd'hui Antakya, Turquie), il commence sa carrière comme avocat. À dix-huit ans, il devient évêque d'Antioche. Après avoir vécu comme moine pendant six ans, il est ordonné diacre en 381, puis prêtre. Il devient patriarche de Constantinople. Comme il s'en prend aux vices des puissants, il doit s'exiler. Il tente alors de convertir les Perses et les Goths au christianisme. Le nom de Chrysostome signifie « bouche d'or », en raison de la qualité de ses sermons.
JEAN DAMASCÈNE ou JEAN DE DAMAS : (650 -v. 749), théologien et poète, Père de l'Église et Docteur de l'Église, né à Damas (Syrie). Bien que chrétien, il est administrateur financier sous le calife de Damas. En raison de l'hostilité du calife musulman à l'égard des chrétiens, Jean de Damas démissionne de son poste pour se retirer au monastère de Mar Saba, près de Jérusalem, où il est ordonné prêtre avant le début de la controverse sur l'iconoclasme. Jean de Damas combat les édits de l'empereur byzantin contre la vénération des statues et des images. Il est considéré comme l'un des plus grands penseurs de son époque, connu également sous le nom de Chrysorrhoas (« fleuve d'or » en grec) en raison de ses talents oratoires. Il est l'auteur d'un ouvrage de théologie, la Source de la connaissance. Ce traité, qui a servi de manuel dans l'Église grecque, est divisé en trois parties : principes de philosophie, recueil des hérésies et exposé détaillé de la foi orthodoxe. La troisième partie, la plus importante, expose un système théologique fondé notamment sur les enseignements des premiers Pères de l'Église grecque primitive. Jean de Damas est canonisé à la fois par l'Église orthodoxe et par l'Église catholique.
JEAN XXIII (Angelo Giuseppe Roncalli) : (1881-1963) ; pape de 1958 à 1963. Durant la seconde guerre mondiale, Mgr Roncalli aide de nombreux juifs à fuir les nazis installés en Grèce. À la mort de Pie XII, Mgr Roncalli est élu pape. Il renouvelle alors la curie romaine en nommant des cardinaux de toutes nationalités. Puis le 25 janvier 1959, il annonce la convocation d'un second concile du Vatican (1962 - 1965) qui a pour objet d'insuffler un nouvel élan à la vie de l'Église par la mise à jour, l'aggiornamento, de ses enseignements, de sa discipline et de son organisation. Parallèlement aux travaux du concile, Jean XXIII est l'auteur de sept encycliques parmi lesquelles figurent Mater et magistra - l'Église mère et enseignante - 1961, portant sur les questions sociales, et Pacem in terris - Paix sur la terre - 1963, qui souligne l'urgence de la coopération internationale pour établir la justice et la paix, et qui engage l'Église à se préoccuper des problèmes de toute l'humanité. Jean XXIII a été un personnage influent sur la scène internationale ; en témoignent ses contacts avec l'Église orthodoxe, les églises non rattachées à Rome, ainsi que ses appels au dialogue judéo-chrétien.
JEAN-BAPTISTE : le Précurseur, annonçant la venue de Jésus-Christ, est né en Judée, du prêtre Zacharie et d'Élisabeth, la cousine de Marie, mère de Jésus. Il se prépare à sa mission en se retirant dans le désert pour y mener une vie d'ascèse. Vers l'âge de trente ans, il se rend sur les bords du Jourdain pour y prêcher la pénitence et annoncer la venue imminente du Messie. Il baptise les pénitents par immersion dans l'eau, figure du baptême prochain par le Saint-Esprit. Le baptême de Jésus marque la fin de sa mission. Ayant reproché à Hérode Antipas, de s'être marié avec Hérodias, la femme de son demi-frère, il est jeté en prison et, à la demande de Salomé, fille d'Hérodias, décapité. Les œuvres d'art représentant Jean-Baptiste le montrent vêtu d'une peau de bête, tenant souvent une houlette (bâton de berger) et un rouleau avec les mots Ecce Agnus Dei (voici l'Agneau de Dieu), en référence au moment où, voyant Jésus venir à lui, il le désigne ainsi. Ces paroles de foi sont redites à chaque messe, lorsque le prêtre montre l'hostie aux fidèles avant la communion33 Matthieu 14, 3-11 ; Jean 1, 29-34..
JEAN-MARIE VIANNEY : (1786 - 1859) ; le curé d'Ars est mondialement connu, et sa vie est relatée dans de nombreux ouvrages, où son zèle pour le salut des âmes est toujours mis en exergue. Nommé curé d'Ars, petit village des Dombes, près de Lyon, il transforme en quelques années cette petite paroisse très déchristianisée. Alors qu'on a failli l'exclure du séminaire, en raison de son manque d'aptitude aux études, il exerce, pendant les quarante-deux années de son ministère à Ars, une influence extraordinaire. De la France entière, on accourt pour se confesser à lui, écouter ses catéchismes et ses sermons. Il passe souvent seize heures par jour au confessionnal. Il s'impose une extrême austérité de vie : dormant à peine, mangeant très peu et s'infligeant de rudes pénitences (la discipline), alors même qu'il a maille à partir avec le démon. Il est le patron et le modèle de tous les prêtres chargés du ministère paroissial.
JEANNE D'ARC : (1412 - 1431), dite la Pucelle d'Orléans. Née à Domrémy (Champagne), Jeanne d'Arc est une fille pieuse et solitaire. Elle entend des voix célestes à l'âge de treize ans, celles de saint Michel et des martyres Catherine et Marguerite qui lui enjoignent de libérer le royaume de France de l'occupation anglaise et de faire sacrer le dauphin Charles, roi de France, à Reims. Après maints avatars, Jeanne, qui ne sait ni lire ni écrire, va trouver le représentant du roi qui la renvoie sans ménagement chez elle. Elle fait une seconde tentative et obtient une escorte pour rejoindre le dauphin à Chinon. Elle réussit à le convaincre par un « signe secret » qu'elle refuse de révéler à son procès. Après de rudes enquêtes, elle est autorisée par Charles VII à participer aux opérations militaires. Munie d'une bannière portant l'inscription « Jésus Maria », elle obtient le commandement de quelques troupes et délivre Orléans. Comme elle l'a prédit, Charles VII est ensuite sacré à Reims. Elle est capturée par les bourguignons et livrée aux anglais contre rançon. Au terme d'un procès inique, dont nous disposons de tous les actes, elle est brûlée vive à Rouen le 29 mai 1431. Réhabilitée, elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. Figure héroïque et mythique de l'histoire de France, Jeanne d'Arc a inspiré plusieurs œuvres littéraires et artistiques.
JEAN-PAUL II : (1920- 2005) ; pape durant 26 ans, et premier pape polonais. Jean-Paul II est considéré comme l'une des personnalités les plus influentes de son temps. Il a visité environ cent trente pays et plus de cinq cents millions de personnes ont pu le voir durant cette période, notamment à l'occasion de grands rassemblements, comme les Journées mondiales de la jeunesse (J.M.J.). Il a béatifié et canonisé plus de fidèles que ses prédécesseurs pendant les cinq siècles précédents. Sa volonté de défense de la dignité humaine l'a conduit à promouvoir les droits de l'homme. Il s'est opposé tant à l'idéologie communiste, dont il a favorisé le déclin, qu'aux excès du capitalisme. Il a dénoncé l'avortement comme pièce maîtresse de la « culture de mort ». Il est l'auteur de nombreuses encycliques et exhortations portant par exemple sur la miséricorde de Dieu, le travail comme moyen de sanctification, la réconciliation et de la pénitence, l'Esprit Saint, la Vierge Marie, la dignité de la femme, la mission des laïcs, ou encore l'unité des chrétiens.
JÉHOVAH : voir Yahvé.
JÉRÉMIE : livre prophétique de l'Ancien Testament. Probablement né vers 650 av. J. C., Jérémie commence à prophétiser en 627 av. J. C. Son œuvre rompt un silence quasi total des prophètes en Israël depuis les prophéties d'Isaïe quelque soixante-dix ans auparavant. Il est très persécuté. Après la défaite finale de Jérusalem, Jérémie est emmené contre sa volonté en Égypte par des opposants farouches à la conquête de Babylone. Plusieurs enseignements théologiques du livre de Jérémie ont eu une incidence considérable sur l'évolution du judaïsme. C'est le cas surtout de l'idée selon laquelle le Dieu d'Israël et de Juda peut être adoré même loin des sanctuaires de Silo et de Jérusalem, idée qui permit aux juifs de la Diaspora de préserver et de perpétuer leur religion. Par sa doctrine d'une alliance nouvelle, fondée sur la religion du cœur, Jérémie met l'accent sur les valeurs spirituelles et dévoile les rapports intimes que l'âme du croyant peut avoir avec Dieu. Dans la tradition chrétienne, c'est celui qui prépare la nouvelle alliance. Sa figure renvoie à celle du Christ.
JÉRICHO : ville de Cisjordanie, située près de Jérusalem et de l'extrémité nord de la mer Morte, dans la vallée du Jourdain. Jéricho est la première ville prise par les Hébreux après leur entrée en Terre promise sous la conduite de Josué. Les remparts de la ville se seraient écroulés au son des trompettes d'Osée, fils de Noun, laissant pénétrer les Hébreux qui s'emparèrent de la ville. C'est à Jéricho que Jésus-Christ guérit deux aveugles44 Matthieu 20, 29-34..
JÉRÔME : (v. 345-419) Père et Docteur de l'Église. Son œuvre la plus importante est la Vulgate, la traduction de la Bible en latin. Après des études à Rome, il se retire dans le désert, où il mène une vie d'ascèse, en poursuivant ses travaux sur la Bible. Il passe trois ans à Constantinople avec saint Grégoire de Nazianze, père de l'Église d'Orient. En 382, il rentre à Rome et est le secrétaire du pape Damase. Il s'établit en 386 à Bethléem où avec Paula (noble veuve romaine, devenue plus tard sainte Paula), il fonde quatre couvents (trois pour les religieuses et un pour les moines). Il lutte contre les hérétiques, notamment les pélagiens, qui estiment que l'homme peut parvenir au salut par les seules forces de sa nature et construire sa sainteté, sans avoir besoin de la grâce de Dieu.
JÉRUSALEM : Jérusalem (en arabe, al-Quds), est la capitale déclarée d'Israël et la principale ville du pays, située, en Judée, à 800 m d'altitude entre la mer Méditerranée et la mer Morte. David décide de faire de Jérusalem sa résidence et la capitale de son pays. Il fait fit apporter l'arche d'Alliance et l'installa dans un tabernacle neuf. Le fils et successeur de David, Salomon, poursuit le développement de la ville. La ville atteint sa plus grande prospérité sous le règne d'Hérode le Grand, reconnu roi des Juifs par les Romains. Moins d'un siècle plus tard, pourtant, pendant une rébellion juive contre l'autorité romaine, Titus prend et rase la ville en 70 après J. C. Les turcs Seldjoukides font la conquête de la ville en 1078. La destruction de l'église du Saint-Sépulcre est alors le principal motif des croisades. En 1099, les croisés prennent Jérusalem, qui devient la capitale d'un royaume chrétien jusqu'à sa prise, en 1187, par le chef musulman Saladin. Après la création de l'État d'Israël, en 1948, Jérusalem est le lieu d'âpres combats entre juifs et arabes. Au cours de la guerre de juin 1967, les forces israéliennes s'emparent de la vieille ville et la Knesset décrète la réunification de la ville entière. La vieille ville représente pour les chrétiens le lieu sacré où Jésus-Christ vécut ses derniers jours sur terre. Les épisodes de sa vie où il est question de Jérusalem sont très nombreux. Selon les récits bibliques, Jérusalem prend des noms variés : cité de David, cité de Dieu, ville du grand roi, cité de Juda, ville de la vérité, ville sainte, montagne sainte, Salem, Jébus, beauté parfaite, trône de Dieu, Sion.
JÉRUSALEM CÉLESTE : voir ciel.
JESSÉ : père de David, ancêtre de Jésus. De nombreux vitraux représentent « l'arbre de Jessé » qui reproduit en résumé la généalogie de Jésus.
JÉSUITES : nom usuel des membres d'un ordre religieux fondé par saint Ignace de Loyola en 1534 et approuvé par le pape Paul III en 1540. Le nom exact de cet ordre est Société de Jésus et les initiales sont « S. J. ». Ignace de Loyola est vénéré comme patron des retraites, en référence à ses débuts dans la vie religieuse, empreints de recueillement et de méditation. La devise des Jésuites est : « Pour la plus grande gloire de Dieu » (en latin, Ad majorem Dei gloriam). Dès son origine, l'ordre a fait de l'enseignement sa spécialité et a contribué grandement à l'évolution des savoirs sacrés et profanes.
JÉSUS-CHRIST : seconde Personne de la Sainte Trinité, Messie et Sauveur. En hébreu, le nom Jésus signifie « l'Éternel est salut ». En grec, Christos signifie « Celui qui a reçu l'onction ». Selon la profession de foi du Credo de Nicée Constantinople, Jésus-Christ est le seul Seigneur, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles. Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père et par lui tout a été fait. Pour le salut des hommes, il est descendu du ciel. Par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié sous Ponce Pilate, il a souffert sa passion et a été mis au tombeau. Il est ressuscité, conformément aux Écritures, et il est monté au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n'aura pas de fin. Jésus dont les paroles et les actes sont rapportés dans les évangiles, a enseigné l'amour de Dieu et du prochain et annoncé la venue du Royaume de Dieu. Il est l'unique Rédempteur, le salut. Voir aussi Messie, Emmanuel, fils de l'homme, Logos, Rédempteur, Sauveur et Seigneur.
JEÛNE EUCHARISTIQUE : depuis longtemps (première mention écrite au concile d'Hippone en 393), il a été conseillé puis imposé, de jeûner pour se préparer à communier. Ce jeûne s'explique par le respect dû à l'eucharistie. Paul VI, le 21 novembre 1964, a réduit le jeûne à une heure avant la communion.
JEÛNE : voir carême, aumône et jeûne eucharistique.
JOACHIM : voir Anne.
JOB : livre de l'Ancien Testament classé parmi les livres de sagesse et racontant la vie d'un oriental, non israélite, qui porte le nom d'un ancêtre55 Ézéchiel 14, 14.. L'auteur, inconnu, écrit sans doute vers - 400. Le livre est écrit avec beaucoup de mots rares. Job, dont la pratique fidèle de la loi fait un homme juste, est accablé par le malin. Il s'interroge pour comprendre comment Dieu peut, par son bon vouloir, soumettre l'homme à des épreuves accablantes. La réponse divine tranche : Dieu est Dieu et l'homme ne peut juger Dieu. Rétabli ensuite dans sa condition de béni de Dieu, il découvre la véritable réponse attendue : la malédiction n'est pas signe de péché. Cette réponse se trouvera renforcée par la Croix du Christ.
JOËL : livre prophétique de l'Ancien Testament écrit juste après 538 av. J. C. Il se compose de deux parties : la double description des ravages terrestres, notamment la dévastation provoquée par une invasion de sauterelles, et l'eschatologie ; le fléau est perçu comme un présage de la venue du « jour du Seigneur » ou « jour du Jugement ». Joël annonce l'effusion de l'esprit sur toute chair et son appel à la vraie pénitence scande le message. Saint Pierre pense que le passage sur l'Esprit de Dieu est une prophétie de la descente de l'Esprit saint et il cite ce passage de Joël le jour de la Pentecôte66 Actes 2, 16-21.. Les théologiens chrétiens estiment que la seconde partie du livre de Joël a une grande signification et qu'elle préfigure le style apocalyptique.
JOIE : le thème de la joie parcourt toute la Bible, par exemple dans les psaumes : « tu m'apprendras le chemin de vie, devant ta face, plénitude de joie, en ta droite, délices éternelles ». Le Christ invite aussi chacun à présenter ses demandes à Dieu pour connaître la joie : « Demandez et vous recevrez, et votre joie sera parfaite »77 Psaume 16, 11 ; Jean 16, 24..
JONAS : le livre de Jonas est l'un des douze livres prophétiques appelés, principalement en raison de leur brièveté, petits prophètes. Le livre raconte plusieurs épisodes de la vie de Jonas, un prophète hébreu du huitième siècle avant J. C. Aujourd'hui de nombreux commentateurs et spécialistes de la Bible voient dans ce livre une allégorie ou une parabole. L'histoire de Jonas et de l'énorme poisson88 Le mot grec - Kètos désigne aussi la baleine, le squale ou le monstre marin. La racine du mot étant le gouffre, l'abîme, l'ouverture béante. qui l'avale, pour le vomir ensuite, est considérée par les chrétiens comme préfigurant la mise au tombeau et la résurrection de Jésus-Christ. En effet, dans l'Évangile selon saint Matthieu, Jésus lui-même compare sa mise au tombeau au séjour que Jonas fit dans le ventre du monstre marin99 Matthieu 12, 39-41..
JOSEPH : fils de Jacob, un jeune dont les rêves s'accomplissent malgré les difficultés. Il ne se laisse pas gâter par l'arrivée soudaine de la prospérité. Il manifeste de l'amour fraternel et sait rendre le bien pour le mal.
JOSEPH D'ARIMATHIE ou d'Arimathée ou Barsabbas : cousin de Jésus. Matthieu narre l'intervention de Joseph d'Arimathie pour obtenir de Pilate le corps de Jésus. Il fait aussi état de son intervention pour la sépulture de Jésus, puis il ajoute : « C'était le jour de la Préparation, et le sabbat commençait à poindre. Cependant les femmes qui étaient venues avec lui de Galilée avaient suivi Joseph ; elles regardèrent le tombeau et comment son corps avait été mis. Puis elles s'en retournèrent et préparèrent aromates et parfums »1010 Luc 23, 47-55..
JOSEPH L'ÉPOUX DE MARIE : trois évangélistes font mention de Joseph, mais ils ne rapportent aucune parole de lui. Lorsque Marie et Joseph retrouvent Jésus au Temple, après une longue recherche, c'est en effet Marie et non Joseph, qui demande à Jésus de s'expliquer. Le plus prolixe sur saint Joseph est assurément Matthieu, qui mentionne son nom une dizaine de fois, à l'occasion de deux évènements principaux : la naissance de Jésus et la fuite en Égypte. On parle volontiers du fiat (voir ce mot) de Marie lorsqu'elle répond à l'ange Gabriel, mais on oublie parfois que ce fiat a été précédé d'un fiat de Joseph1111 Nous lisons en effet, dans l'évangile selon saint Matthieu : « Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ […] Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint-Esprit, avant qu'ils eussent habité ensemble. Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. Comme il y pensait, voici que l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint-Esprit ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés […] Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui. Mais il ne la connut pas jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils auquel il donna le nom de Jésus » (1, 18-25).. Pour ce qui concerne la fuite en Égypte, l'action de Joseph est déterminante, et l'on peut dire qu'en obéissant aux directives de l'ange qui lui apparaît en songe, il contribue à sauver l'enfant Jésus de la main d'Hérode. Joseph a bénéficié au moins trois fois du privilège d'avoir été visité et instruit par un ange. De son côté, Luc raconte qu'à l'occasion du recensement1212 Le romain Quirinius, légat d'Auguste, gouverneur de Syrie, a organisé un peu avant la naissance de Jésus-Christ, le recensement qui a obligé Joseph et Marie à se rendre à Bethléem (Luc 2, 2-3). Un second recensement est mentionné en Actes 5, 37., Joseph doit monter de Nazareth en Galilée vers la ville de David en Judée, c'est-à-dire Bethléem, parce qu'il est de la maison et de la lignée de David. C'est dans cette ville que va naître Jésus, et Joseph se tient auprès de Marie lors de la visite des bergers. On ne peut relater les évènements et paroles concernant Marie, sans mentionner son époux Joseph. Il est en effet lié étroitement à tout ce qu'a vécu Marie jusqu'à la vie publique de Jésus.
JOSIAS : (v. -640 -609), est un roi de Juda dont le nom signifie : « que le Seigneur donne ! ». C'est pendant son règne que le livre de la Loi est retrouvé, dans le temple. Il contient les préceptes traditionnels consignés dans le Deutéronome. Influencé par ces préceptes, Josias décide d'entreprendre une profonde réforme religieuse, en rétablissant le culte du Seigneur Dieu.
JOSUÉ : successeur de Moïse, plein de foi, de courage et d'esprit de décision. Il a le même nom que Jésus. C'est lui, et non Moïse, qui entre dans la terre promise, préfigurant Jésus qui fait rentrer l'humanité dans l'amitié divine.
JOUR DU SEIGNEUR (DE YAHVÉ) : appelé aussi jour de la colère, ce jour est mentionné souvent chez les prophètes de l'Ancien Testament. Pour Malachie, par exemple, c'est à la fois le jour du jugement et le jour de la revanche des justes : « Voici que vient le jour, brûlant comme un four. Tous les arrogants et les méchants ne seront que paille. Le jour qui vient les embrasera, dit le Seigneur le Tout-puissant. Il ne leur laissera ni racines ni rameaux. Pour vous qui craignez mon nom, le soleil de justice se lèvera, portant la guérison dans ses rayons. Vous sortirez et vous gambaderez comme des veaux à l'engrais. Vous piétinerez les méchants, car ils seront comme cendre sous la plante de vos pieds en ce jour que je prépare ». Isaïe écrit pour sa part : « L'orgueil humain baissera les yeux, l'arrogance des hommes sera humiliée, le Seigneur sera exalté, lui seul, en ce jour-là. Oui, ce sera un jour du Seigneur sur tout ce qui est orgueilleux et hautain, sur tout ce qui est élevé, pour qu'il soit abaissé […] Les faux dieux, en masse, disparaîtront ». Dans sa lettre aux Romains, Paul lie ce jour au jugement final :« Par ton endurcissement et l'impénitence de ton cœur, tu amasses contre toi un trésor de colère, au jour de la colère où se révélera le juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres : à ceux qui par la constance dans le bien recherchent gloire, honneur et incorruptibilité : la vie éternelle; aux autres, âmes rebelles, indociles à la vérité et dociles à l'injustice : la colère et l'indignation […] au jour où Dieu jugera les pensées secrètes des hommes »1313 Amos 5, 18-20 ; Isaïe 2, 6-22 ; Malachie 3 ; Romains 2, 5-16..
JOUR DU SEIGNEUR (dimanche): l'Église célèbre le mystère pascal, selon une tradition qui remonte au jour de la résurrection du Christ, chaque huitième jour, qui est nommé le jour du Seigneur ou dimanche. Le jour de la résurrection du Christ est à la fois le premier jour de la semaine, mémorial du premier jour de la création, et le huitième jour où le Christ, après son repos du grand Sabbat, inaugure le jour « qui ne connaît pas de soir ». Le dimanche, les fidèles se rassemblent pour célébrer l'Eucharistie. Ils font alors mémoire de la passion, de la résurrection et de la gloire du Christ, dans l'attente de son retour et dans l'espérance de la vie éternelle.
JUBÉ : Dans une église, le jubé est une tribune et une clôture de pierre ou de bois séparant le chœur liturgique de la nef. Il tient son nom du premier mot de la formule latine « jube, domine, benedicere » (« daigne, Seigneur, me bénir ») qu'employait le lecteur avant les leçons de matines. Il reste un seul jubé en pierre à Paris (Saint-Étienne du Mont). La Bretagne en conserve un certain nombre.
JUBILÉ : chez les Hébreux existaient déjà périodiquement des jubilés. La cinquantième année est déclarée sainte et chacun retrouve son patrimoine. Dans l'Église, le Jubilé, concédé ordinairement tous les vingt-cinq ans, permet d'obtenir, à certaines conditions, une indulgence plénière.
JUDAÏSME : voir Juifs.
JUDAÏSANTS : celui qui suit les pratiques, les croyances des juifs.
JUDAS : l'un des apôtres. Il trahit Jésus pour trente pièces d'argent. Il conduit la foule qui vient l'arrêter et lui donne un baiser. Jésus lui dit alors : « Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme ! ». Pris de remords, il rapporte les pièces d'argent aux grands prêtres et aux anciens en disant : « J''ai péché en livrant un sang innocent » ; puis jetant les pièces dans le sanctuaire, il se retire et va se pendre.
JUDE : voir Thaddée.
JUDÉE OU JUDA : région historique couvrant la partie méridionale de la Palestine, limitée à l'est par la mer Morte. Les principales villes religieuses de Judée sont Jérusalem, Bethléem, où est né Jésus, et Hébron.
JUDÉO-CHRISTIANISME : opinion de ceux qui, parmi les premiers chrétiens, enferment le christianisme dans le cadre du judaïsme, et qui pensent que l'accès n'en est permis aux païens que s'ils s'agrègent d'abord à la famille d'Israël.
JUDITH : livre de genre historique de l'Ancien Testament. L'auteur, d'inspiration pharisienne, vénère le temple et adhère à la loi mosaïque. Dans la première partie, Nabuchodonosor II, roi de Babylone, envoie son général Holopherne punir les nations qui ont refusé de se joindre à lui pour faire campagne contre les Mèdes. Holopherne marche sur eux et tous se soumettent, sauf les Israélites. C'est alors qu'un conseiller prévient Holopherne que Dieu défendra les Israélites, s'ils restent fidèles. Mais celui-ci assiège les Israélites. Dans la seconde partie, Judith (en hébreu, « Juive »), veuve pieuse et belle, reproche aux Israélites d'avoir perdu la foi en Dieu pendant le siège et se propose de les délivrer. Elle s'introduit par ruse dans le camp ennemi, prétendant avoir des renseignements contre son peuple, et charme Holopherne qui l'invite sous sa tente à un banquet au cours duquel il s'enivre et s'endort. Judith en profite pour lui trancher la tête, puis retourne auprès de son peuple. Les Israélites attaquent alors les Assyriens, qui, privés de leur chef, s'enfuient. À la tête du peuple, Judith entonne un cantique, puis tous rendent grâce à Dieu. Le livre montre d'un côté l'homme qui se fait Dieu et, de l'autre, la femme de foi que Dieu soutient. Judith est une femme sainte comme Sara, Rébecca, Rachel, Miryam, Débora, Anne, ou Esther, qui conserve vivante l'espérance du salut d'Israël et préfigure Marie, la mère du Messie.
JUGEMENT PARTICULIER ET JUGEMENT GÉNÉRAL : il est difficile, voire téméraire, de parler des fins dernières, faute de pouvoir se représenter ce que l'on n'a ni vu ni entendu. Tout ce que l'on peut en dire se trouve dans la Bible (notamment Daniel, Matthieu, Jean et l'Apocalypse)1414 Daniel 7, 9-14. ; Apocalypse 19, 11-16 ; 22, 12-15 ; Jean 5, 29 ; Matthieu 25, 31-46 ; Actes 10, 42 ; 2 Timothée 4, 8 ; Jacques 5, 9 ; Hébreux 12, 23.. Le Nouveau Testament affirme la rétribution immédiate de chaque âme immortelle, par un jugement particulier, qui intervient aussitôt après la mort. Ce jugement dépend de son amour et de sa foi. La parabole du pauvre Lazare, et la parole du Christ en croix au bon larron, ainsi que d'autres textes, parlent d'une destinée de l'âme adaptée à chacun. La résurrection des morts précèdera le Jugement dernier. Ce sera « l'heure où ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l'appel de la voix du Fils de l'Homme; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation ». Alors le Christ viendra dans sa gloire et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Le Jugement dernier révèlera ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre. Le Père seul en connaît l'heure et le jour1515 Matthieu 24, 36.. Par son Fils Jésus, il prononcera sa parole définitive sur toute l'histoire. Chacun connaîtra alors le sens de toute l'œuvre de la création et de toute l'économie du salut.
JUGES : le livre des Juges est un livre historique de l'Ancien Testament qui traite de la période allant de la conquête du pays à la royauté. Il possède deux introductions : Israël en Canaan et une vue d'ensemble sur la période des Juges. Suit l'histoire des Juges : Othniel, Ehoud, Chamgar, Débora et Baraq, Gédéon et Abimélek, Tola, Yaïr, Jephté, Ibçan, Elôn, Abdôn, et Samson. Les deux appendices traitent de la migration des Danites, de la fondation du sanctuaire de Dan, du crime de Guibéa, et enfin de l'extermination de la tribu de Benjamin. L'occupation du territoire est lente, à la différence de celle de Josué et sans plan d'ensemble. La théologie sous-jacente est appelée « pragmatisme à quatre termes » : péché, châtiment, pénitence et délivrance.
JUIFS : personnes confessant le judaïsme, se réclamant du peuple juif ou de la culture juive. Historiquement, juif n'est pas synonyme d'hébreu ni d'israélite, même si, aujourd'hui, les trois termes sont souvent employés l'un pour l'autre. Hébreu désigne les tribus sémites qui, vers - 1300 conquièrent le pays de Canaan, où elles s'installent. Dans l'histoire biblique, le terme s'applique depuis les premiers patriarches jusqu'à l'établissement, vers 1020 av. J. C., de la monarchie. Israélite, ou fils d'Israël, peut s'appliquer à tous les Hébreux, mais dans son sens le plus précis, il désigne les habitants du royaume d'Israël, ou royaume du nord, détruit en - 721 ; on emploie souvent le mot israélite dans une acception à caractère religieux. Juif s'applique aux descendants des Hébreux après leur retour de l'exil à Babylone et jusqu'à nos jours ; le mot vient de l'hébreu yehudhi, qui désigne à l'origine un membre de la tribu de Juda. Aujourd'hui, les Juifs se définissent par l'appartenance à une communauté, plutôt qu'à un groupe ethnique. Cependant, en 1970, la Knesset israélienne a adopté une législation qui définit le Juif comme un individu né d'une mère juive, ou converti au judaïsme.
JURER : ce mot a deux sens : blasphémer (prononcer des jurons avec le nom de Dieu) ou prendre Dieu à témoin (« je vous jure au nom de Dieu que »). Le mot doit être entendu dans ce dernier sens pour interpréter le deuxième commandement qui signifie : tu ne prendras pas Dieu à témoin sans raison suffisante.
JUSTICE : la justice consiste dans la volonté constante et ferme de donner à autrui ce qui lui est dû. La justice envers Dieu est appelée « vertu de religion ».
JUSTIFICATION : la grâce du Saint-Esprit confère la justice de Dieu. En nous unissant par la foi et le baptême à la passion et à la résurrection du Christ, l'Esprit nous fait participer à sa vie. La justification comporte la rémission des péchés, la sanctification et la rénovation de l'homme intérieur. La justification nous a été méritée par la passion du Christ. Elle nous est accordée à travers le baptême. Elle nous conforme à la justice de Dieu qui nous fait justes.
JUSTIN : (v. 100- v. 165) est un philosophe et théologien de langue grecque. Il a été l'un des premiers apologistes de l'Église à vouloir harmoniser la foi chrétienne avec la culture païenne. Né en Samarie, il se consacre à l'étude de la philosophie grecque, notamment aux écrits de Platon. Après avoir découvert l'Ancien Testament et l'Évangile, il se convertit au christianisme. Il devient alors un évangéliste zélé. Il est l'auteur d'une Apologie de la religion chrétienne, une défense très bien argumentée des chrétiens accusés d'athéisme et de sédition par l'État romain, et aussi du Dialogue avec Typhon le Juif, compte rendu d'une conversation tenue à Éphèse. Ces deux œuvres donnent de précieuses informations sur l'Église au deuxième siècle. Il est décapité sous le règne de l'empereur Marc Aurèle pour ne pas avoir accepté d'offrir un sacrifice aux dieux païens.