http://www.b-abba.fr/
E
EAU : dans la Bible et la liturgie de l'église, l'eau est très riche de symboles. Elle signifie notamment l'action de l'Esprit Saint dans le baptême, puisque, après l'invocation de l'Esprit Saint, elle devient le signe sacramentel efficace de la nouvelle naissance. L'Esprit-Saint est aussi personnellement l'eau vive qui jaillit du cœur du Christ crucifié comme de sa source et qui, en nous, jaillit en Vie éternelle11 Jean 19, 34 ; 1 Jean 5, 8 ; Jean 4, 10-14 ; 7, 38 ; Exode 17, 1-6 ; Isaïe 55, 1 ; 1 Corinthiens 10, 4 ; Apocalypse 21, 6 ; 22, 17)..
ECCLÉSIASTE ou QOHÉLET : Qohélet signifie « celui qui parle en public dans l'assemblée ». C'est un livre de sagesse de l'Ancien Testament dont l'auteur (sans doute Salomon) fait preuve d'une profonde réflexion sur le but et la nature de la vie. Le point de départ est le sentiment de la vanité des choses humaines Le livre débute par cet adage bien connu : « Vanité des vanités, tout est vanité. Quel profit trouve l'homme à toute la peine qu'il prend sous le soleil ? »22 1, 1-3.. L'Ecclésiaste est cependant un croyant, et quelle que soit sa déception devant la vie humaine, il considère que Dieu n'a aucun compte à rendre. Il faut donc accepter, comme venant de lui, la vie telle qu'elle est.
ECCLÉSIASTIQUE (ou SAGESSE DE BEN SIRAC ou SIRACIDE) : livre écrit en hébreu, mais absent de la Bible hébraïque. La composition première date d'environ - 200. C'est l'œuvre d'un juif de Jérusalem, grand connaisseur des Écritures. Les découvertes à la Guénizah du Caire et de Qûmran ont permis de retrouver le texte original. L'auteur se propose de nous enseigner la sagesse, c'est-à-dire l'art de diriger sa vie selon la loi de Dieu et donc d'obtenir dès ici bas le bonheur.
ÉCOLE CATHÉDRALE : principal lieu de formation de certains diocèses pour répondre à des besoins divers : cours publics, formation des responsables, institut de la famille, formation continue de la foi ou formation continue des clercs.
ÉCOLE DE PRIÈRE : groupe de personnes se réunissant autour d'un animateur pour apprendre à prier, car les disciples eux-mêmes dirent à Jésus : « Seigneur, apprends-nous à prier ».
ÉCONOMIE DIVINE : dans le Symbole de la foi ou Credo, l'Église confesse le mystère de la Trinité Sainte et son dessein bienveillant sur toute la création: le Père accomplit le mystère de sa volonté en donnant son Fils bien-aimé et son Esprit Saint pour le salut du monde. Tel est le mystère du Christ, révélé et réalisé dans l'histoire selon un plan que Paul appelle « l'Économie du Mystère » (la dispensation ou la réalisation)33 Éphésiens 3, 9. et que la tradition patristique appellera « Économie du Verbe incarné » ou « Économie du salut ».
ÉCONOMIE DU SALUT : voir économie divine.
ÉCRITURE SAINTE : voir Bible.
ÉCRITURES : autre nom pour désigner la Bible, c'est à dire l'Ancien et le Nouveau Testament. Voir Bible.
EDEN : il s'agit d'un jardin dont parle le deuxième récit de la création de la Genèse : « le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait formé. Le Seigneur Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras […] Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder »44 2, 5-15..
ÉGÉRIE : le journal d'Égérie est une sorte de reportage d'une pèlerine à Jérusalem. Elle est arrivée pour la fête de Pâques de 381 et est repartie le lendemain de Pâques 384. Son récit est une source précieuse sur la vénération des lieux saints et sur les pratiques liturgiques à cette époque. Elle décrit avec précision le déroulement de la liturgie pascale55 Égérie écrit, par exemple : « A chaque lecture ou prière, c'est une telle émotion et de tels gémissements de tout le peuple que cela en est extraordinaire. Car il n'est personne, du plus âgé au plus jeune, qui, ce jour-là, pendant ces trois heures, ne se lamente à un point incroyable de ce que le Seigneur ait souffert cela pour nous » (Récits des premiers pèlerins chrétiens au Proche-Orient, l'itinéraire d'Égérie, Paris : Le Cerf, 2002, p 120 à 137)..
ÉGLISE : ce mot qui, d'après l'étymologie, veut dire assemblée, est employé d'une part, pour désigner les édifices sacrés, où les chrétiens rendent le culte divin, mais c'est davantage l'assemblée de tous les croyants. L'Église est une, sainte (en tant qu'épouse du Christ), catholique (universelle) et apostolique (elle s'origine dans les apôtres). Elle est bâtie sur des assises durables que sont les douze apôtres, et elle est indestructible66 Matthieu 16, 18.. Les Pères du dernier concile Vatican II ont rédigé un texte important sur l'Église, où l'on peut lire : « Le Christ élevé de terre a tiré à lui tous les hommes. Ressuscité des morts, il a envoyé sur ses apôtres son Esprit de vie et par lui, a constitué son Corps, qui est l'Église, comme le sacrement universel du salut. Assis à la droite du Père, il exerce continuellement son action dans le monde pour conduire les hommes vers l'Église »77 Lumen gentium - La lumière des peuples, 48. Le mot grec μυστήριον (musterion) est traduit en latin par deux termes : mysterium et sacramentum. Sacramentum exprime le signe visible de la réalité cachée du salut, indiquée par le terme mysterium. En ce sens, le Christ est lui-même le mystère du salut et l'œuvre salvifique qu'il opère est le sacrement du salut. Ce dernier est concrétisé dans les sacrements appelés aussi saints Mystères par les Églises d'orient. Ils sont les signes sensibles et les instruments par lesquels l'Esprit Saint répand la grâce du Christ. L'Église contient donc et communique cette grâce. C'est en ce sens analogique qu'elle est appelée sacrement (Catéchisme de l'Église catholique, 774).. L'unique Église du Christ, existe dans l'Église catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques qui sont en communion avec lui, encore que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsistent hors de ses structures.
ELI : juge et grand prêtre. Conseiller sage et expérimenté pour Samuel (le dernier juge), Eli fait preuve de vertu et parfois de sévérité. Ses fils sont pourtant des personnages peu recommandables qui meurent en punition de l'irrévérence qu'il manifestent en accomplissant leurs tâches sacredotales Le jugement divin s'abat aussi sur Eli : à l'instant où il entend que l'arche d'alliance a été prise en butin par les ennemis d'Israël, il s'effondre sur sa chaise et meurt. Il a été juge d'Israël pendant quarante ans88 1 Samuel 1-4..
ÉLIE : prophète dont le nom signifie « Le Seigneur est mon Dieu ». Il a vécu au neuvième siècle avant le Christ. Il est nourri à trois reprises par des provisions divines99 On le voit en effet nourri par des corbeaux, par l'accroissement miraculeux des provisions d'une veuve et par un ange (1 Rois 17, 6 ; 17, 15).. Dans les Évangiles, il est présent lors de la transfiguration de Jésus pour représenter les prophètes, au même titre que Moïse est le représentant de la loi1010 Matthieu 17, 1-8 ; Marc 9, 2-10 ; Luc 9, 28-36.. La prédiction de la résurrection d'Élie, comme précurseur du Messie, se fonde sur le récit de son enlèvement au ciel dans un tourbillon et sur les paroles de Malachie, le dernier prophète : « Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète, avant que n'arrive le Jour du Seigneur, grand et redoutable ». Le Christ déclare lui-même que Jean-Baptiste est l'accomplissement spirituel de cette prédiction, car il vient « avec l'esprit et la puissance d'Élie »1111 2 Rois 2, 11 ; Malachie, 3, 23 ; Matthieu 11, 14 ; 17, 11-13 ; Luc, 1, 17.. L'apôtre Jacques rappelle un épisode important de la vie d'Élie : « Élie était un homme semblable à nous ; il pria instamment qu'il n'y eût pas de pluie, et il n'y eut pas de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau : le ciel donna de la pluie et la terre produisit son fruit »1212 Jacques 5, 17-18.. La prière instante d'Élie sur le mont Carmel permit en effet d'obtenir la pluie sur une terre aride et asséchée symbolisant l'aspiration des hommes au salut1313 1 Rois 18, 41-46. Cette aspiration symbolique des hommes au salut se retrouve chez Isaïe : « Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s'ouvre et produise le salut, qu'elle fasse germer en même temps la justice ». Ces textes on un caractère messianique : Marie est la nuée apportant la pluie, figure du Messie, qui donne la vie et l'Esprit Saint..
ELISABETH : mère de Jean-Baptiste, le cousin de Jésus.
ÉLISÉE : successeur du prophète Élie ; c'est un chef spirituel énergique qui parle avec autorité, comme un oracle de Dieu. Il était d'une intégrité sans faille.
ÉLU : le mot est synonyme de « cueilli », « choisi ». Israël est le peuple élu par Dieu, et l'Église du Christ, le nouveau peuple élu. Par extension, l'élu est choisi par Dieu pour obtenir le salut à travers Jésus-Christ. De ce fait, les chrétiens sont appelés « choisis ou élus » de Dieu et tous les hommes sont appelés au salut. Le Messie, Jésus, est appelé « Élu », comme désigné par Dieu pour la fonction la plus élevée qui se conçoive. À lui s'applique la prophétie d'Isaïe : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme se complaît. J'ai mis sur lui mon esprit ». A son baptême dans le Jourdain, Jean Baptiste témoigne : « J'ai vu et je témoigne que celui-ci est l'Élu de Dieu ». Le mot sert enfin à désigner ceux qui seront rassemblés par les anges au retour du Christ : « Il enverra ses anges avec la grande trompette, et, des quatre vents, d'une extrémité des cieux à l'autre, ils rassembleront ses élus »1414 Isaïe 42, 1 ; Jean 1, 34 ; Matthieu 24, 31.
EMBOLISME : dans la liturgie romaine, addition intercalée, comme prière, entre la fin du Notre Père et sa conclusion habituelle : « Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles ». Cette prière débute par les mots « Délivre-nous de tout mal, Seigneur, et donne la paix à notre temps ».
EMMANUEL : mot dont Matthieu donne lui-même la signification en hébreu : Immanu'el « Dieu avec nous ».Ce nom apparaît dans le livre d'Isaïe1515 7, 14 ; 8, 8.. Le prophète l'applique à un enfant à naître, appelé à délivrer le royaume de Judas. Isaïe fait cette prophétie alors que le royaume est menacé (-734). La date à laquelle doit naître l'enfant n'est pas précisée, mais Matthieu et l'Église à sa suite, l'appliquent au Messie.
EMMAÜS : lieu d'une apparition de Jésus ressuscité à deux disciples. Chronologiquement, cette apparition se place toujours dans la journée de Pâques. Elle est racontée par Luc1616 24, 13-35.. Voici les faits : Alors que deux disciples font route vers Emmaüs, village situé à deux bonnes heures de marche de Jérusalem (12 Kms), ils discutent entre eux de tout ce qui vient d'arriver. Jésus s'approche alors et chemine avec eux, sans pour autant qu'ils le reconnaissent. Il leur demande de quoi ils parlent. Cléophas raconte alors comment Jésus a été mis à mort et il ajoute que quelques femmes n'ont pas trouvé son corps et ont vu des anges qui le disaient vivant. Jésus leur reproche alors d'être lents à croire ce qu'ont annoncé les prophètes. Et, commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il « leur interprète dans toutes les Écritures ce qui le concerne ». Arrivés près du village, les disciples l'invitent à rester. Comme il est à table avec eux, il prend le pain, dit la bénédiction, puis le rompt et le leur donne. Leurs yeux s'ouvrent à cet instant et ils le reconnaissent, mais il disparaît aussitôt.
ENCENS : résine tirée de plusieurs plantes qui, en brûlant, dégage une odeur parfumée.
ENCYCLIQUE : lettre du pape adressée à l'ensemble des évêques du monde (ou à une partie d'entre eux), et par leur intermédiaire, au clergé, aux fidèles, souvent à tous les hommes de bonne volonté. Ce sont des textes qui ont le plus souvent valeur d'enseignement.
ENDURCISSEMENT : diminution progressive de la possibilité d'entendre l'appel des autres, de percevoir les signes de Dieu.
ÉNERGUMÈNE : personne possédée du démon ou qui est en proie à une agitation ou une exaltation anormale.
ENFER : antithèse du paradis. Employé au singulier, ce mot désigne la damnation éternelle ou le feu éternel. On trouve chez les Grecs anciens la mention du tartare ; c'est la région souterraine, lugubre et sombre, considérée comme la demeure du méchant à sa mort, où il souffre le châtiment pour ses mauvaises actions. Le mot enfer correspond sensiblement à la géhenne des Juifs ou Hadès ou abîme.
ÉPAPHRAS : voir Colossiens.
ÉPHÈSE : ville d'Asie Mineure où vécurent saint Jean et la Vierge Marie. C'est au concile d'Éphèse (ville de l'actuelle Turquie), en 431, que Marie est proclamée Mère de Dieu, en grec, Θεοτόκος (Theotokos : qui a enfanté Dieu). Le concile se tient dans la ville même où ont résidé saint Jean et la Vierge. Il s'agit alors de résoudre la controverse suscitée par la doctrine hérétique du patriarche de Constantinople Nestorius qui refuse de reconnaître le titre de Mère de Dieu à la mère de Jésus-Christ. Le concile condamne sa doctrine et proclame la foi de l'Église : Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, a deux natures (l'une humaine et l'autre divine) réunies en une seule personne, et Marie est bien la Mère de Dieu. Saint Cyrille d'Alexandrie (376-444) se montre alors l'un des principaux défenseurs de la foi orthodoxe. Le concile, présidé par lui, a bien conscience que l'union des deux natures dans le Christ est au centre de la foi.
ÉPHÉSIENS : désigne une lettre à contenu doctrinal de saint Paul écrite durant sa captivité. À la lecture, on perçoit que cette lettre n'est pas pour les Éphésiens, mais sans doute adressée aux Églises d'Asie. Les thèmes sont proches de ceux de l'épître aux Colossiens : prééminence du Christ, universalité du salut, connaissance religieuse, thème du vieil homme opposé à l'homme nouveau, devoir d'état, et enfin nature de l'Église, considérée par Paul comme le Corps du Christ et comme l'instrument de Dieu pour accomplir l'unification d'un monde marqué par la discorde et la désunion. Paul exhorte ses lecteurs à être à la hauteur des responsabilités morales que leur confère le christianisme.
ÉPHOD : voir pectoral.
ÉPHRAÏM : dans la Genèse, le second fils d'Asnath et de Joseph alors que celui-ci est devenu vice-roi d'Égypte. Il est le frère de Manassé. Lors de l'arrivée de leur grand-père Jacob en Égypte, celui-ci bénira Éphraïm sous sa main droite (normalement réservée à l'ainé) alors qu'il est le plus jeune. La famille d'Éphraïm atteindra la troisième génération avant la mort de Joseph. Les descendants d'Éphraïm constituent une des douze tribus d'Israël. Parmi ceux-ci, on compte Josué fils de Noun et Jéroboam fils de Nébat. Les actuels Samaritains se réclament de la descendance d'Éphraïm (et Manassé).
EPHREM : (306 - 373) ; diacre et docteur de l'Église, Ephrem est un ascète et en même temps un poète et un mystique. Il compose de nombreux commentaires des livres bibliques, des traités, des discours et des hymnes, pour la plupart en vers. Sa grande production théologique et lyrique le fait surnommer « la lyre du Saint-Esprit ». Qu'il commente l'Écriture, qu'il polémiste ou qu'il prêche, il puise toujours dans la Bible. Il aime à développer les thèmes de la foi et de la vie intérieure. Jérôme raconte que son prestige est tel que ses œuvres sont lues publiquement dans certaines églises, après l'Écriture Sainte. Son influence demeure vivace au Moyen Age et, aujourd'hui encore, ses œuvres sont utilisées dans la liturgie byzantine ou syriaque.
ÉPICLÈSE : (« invocation sur ») ; intercession en laquelle le prêtre supplie le Père d'envoyer l'Esprit sanctificateur pour que les offrandes deviennent le Corps et le Sang du Christ et qu'en les recevant les fidèles deviennent eux-mêmes une vivante offrande à Dieu. Avec l'anamnèse, l'épiclèse est au cœur de chaque célébration sacramentelle, plus particulièrement de l'eucharistie.
ÉPIPHANIE : l'épiphanie est la manifestation de Jésus comme Messie d'Israël, Fils de Dieu et Sauveur du monde. Elle célèbre l'adoration de Jésus par des mages venus d'Orient. Dans ces mages, représentants des religions païennes environnantes, l'évangile voit les prémices des nations qui accueillent la Bonne Nouvelle du salut par l'incarnation. La venue des mages à Jérusalem pour rendre hommage au roi des Juifs montre qu'ils cherchent en Israël, à la lumière messianique de l'étoile de David, celui qui sera le roi des nations. Leur venue signifie que les païens ne peuvent découvrir Jésus et l'adorer comme Fils de Dieu et Sauveur du monde qu'en se tournant vers les juifs et en recevant d'eux leur promesse messianique telle qu'elle est contenue dans l'Ancien Testament1717 Matthieu 2, 1-12 ; Nombres 24, 17 ; Apocalypse 22, 16 ; Jean 4, 22..
ÉPISCOPAT : ordre conféré à un prêtre lorsqu'il devient évêque.
ÉPISCOPE : voir évêque.
ÉPÎTRE : lettre écrite par un apôtre et reprise dans le Nouveau Testament.
ÉPREUVE : Abraham, soumis à l'épreuve, « il eut foi en Dieu », au point d'accepter de sacrifier son fils Isaac. Le chemin de la foi est pour tous un chemin de mise à l'épreuve et de liberté.
ÉQUIPROBABILISME : voir Alphonse de Liguori.
ÉRÉMITISME : mot qui désigne la vie d'ermite.
ERMITAGE : voir ermite.
ERMITE : religieux qui vit dans la plus grande solitude. Le premier ermite connu est saint Antoine (vers 250-350) qui s'établit dans le désert de Haute Égypte (région de Thèbes, appelée Thébaïde). L'ermite partage sa vie entre la prière, la méditation et le travail. Dès les premiers siècles du christianisme, on voit aussi apparaître une forme de vie semi érémitique lorsque des disciples établissent leur ermitage à proximité d'un maître spirituel. On en trouve aujourd'hui des exemples dans le désert égyptien ou en Grèce au Mont Athos. La solitude en un lieu désertique correspond à une volonté de dépouillement, de pénitence à l'égard de ses propres fautes et de celles d'autrui, à une volonté de lutter contre les tentations, et finalement à la recherche des conditions les plus favorables à la rencontre avec Dieu. Le Christ s'est souvent retiré dans le désert pour prier.
ÉSAÜ : fils aîné d'Isaac, chasseur, impulsif et dominé par son appétit, il ne pouvait apprécier les choses spirituelles. Il a perdu sa bénédiction et a cherché à se repentir quand il était trop tard.
ESCHATOLOGIE : eschatologique vient du mot grec « eschatos » qui signifie « dernier ». Parler d'eschatologie, c'est parler de la destinée finale de l'homme et du monde, de l'orientation dernière de l'histoire, du sens ultime de toute l'économie du salut.
ESDRAS : (vers -400) ; souvent considéré comme le second fondateur (après Moïse) de la nation juive. Il est à l'origine de la codification poussée des lois, notamment celles qui régissent le culte du temple et le canon des Écritures. Il contribue largement au remplacement des prêtres par des rabbins. À l'origine, les livres bibliques d'Esdras, de Néhémie et des Chroniques ne formaient qu'un seul ouvrage. Les livres d'Esdras et de Néhémie constituent la principale source d'information sur l'histoire juive juste après l'Exil à Babylone.
ESPÈCES : le mot espèces est synonyme du mot « apparences ». L'expression « les saintes Espèces » sert à désigner la sainte Eucharistie, le Corps et le Sang du Christ, sous les espèces du pain et du vin.
ESPÉRANCE : vertu théologale. L'espérance se fonde sur notre future participation à la glorification du Premier-né d'entre les morts qui nous dit sous le mode personnel : «Ne crains pas, je suis le premier et le dernier, et le vivant ; je fus mort, et voici, je suis vivant pour les siècles des siècles, et je tiens les clés de la mort et de l'Hadès »1818 Apocalypse 1,17-18.. Ainsi, éclairés par les promesses du Christ formulées dans les Écritures, le croyant espère ressusciter, avec un corps glorieux ou corps spirituel. Sans en connaître les modalités, il sait seulement que la gloire est à venir. Pour lui, la perspective du Jugement est un appel à la conversion, pendant que Dieu donne « le temps favorable, le temps du salut »1919 Romains 8, 11 ; 1 Corinthiens 15, 42-44 ; 2 Corinthiens 6, 2.. L'espérance est en effet une quête de bonheur et d'éternité profondément ancrée dans le cœur du croyant qui voudrait, au jour de sa mort, entendre Jésus lui dire comme au bon larron : « Ce jour, tu seras avec moi dans le paradis »2020 Luc 23, 42.. L'espérance et la joie chrétiennes se vivent à l'intérieur ; elles s'enracinent dans la Pâque du ressuscité2121 Matthieu 5, 11 ; 1 Pierre 1, 3-5..
ESPRIT : l'Esprit Saint, troisième Personne de la Trinité, est Dieu. Il est l'Amour entre le Père et le Fils. Il est Seigneur. Il donne la Vie. Il a parlé par les prophètes. Il répand ses dons : sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété, crainte de Dieu. Il inspire les actes et les pensées d'Amour et conduit les hommes de bonne volonté à croire en Christ.
ESPRITS CÉLESTES : on emploie parfois le mot anges pour désigner tous les Esprits célestes. En fait, les anges sont des êtres spirituels faisant partie, selon la Tradition, d'une infinité de chœurs célestes impossibles à décrire par le langage humain. Si leur classification est tardive, puisqu'on l'attribue à saint Ambroise, au quatrième siècle et à Denis l'aréopagite, au cinquième siècle, il n'en demeure pas moins qu'ils sont bien présents dans la Bible : Les séraphins (représentés avec six ailes) apparaissent dans le livre d'Isaïe. Ce sont les Esprits les plus proches de Dieu. Les chérubins sont notamment placés à l'est de l'Éden (le paradis terrestre) pour empêcher les humains d'y rentrer et d'accéder à l'Arbre de Vie. Ils soutiennent également ou forment le trône de Dieu. Les descriptions d'Ézéchiel ont été la source de multiples représentations artistiques. De son côté Paul mentionne d'autres catégories d'Esprits célestes : les trônes, les seigneuries, les principautés, les puissances et les vertus et Pierre cite en plus les dominations. La Bible donne le nom de trois anges : l'archange Michel et les anges Gabriel et Raphaël. Gabriel annonce la naissance du Messie (Jésus) ; Michaël est présent dans le livre de Daniel, l'Apocalypse et l'épître de Jude. Raphaël joue un rôle dans le livre de Tobie. Il est question aussi de l'ange exterminateur dans le récit de la première Pâque et dans le premier livre des Chroniques. Jésus parle des anges : « Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme (Jésus) se prononcera aussi pour lui devant les anges »2222 Isaïe 6, 2, 6 ; Genèse 3, 24 ; Psaumes 80, 2 ; 99, 1 ; Ézéchiel 1, 4-28 ; 10, 3-22 ; Colossiens 1, 16 ; Éphésiens 1, 21 ; 1 Pierre 3, 22 ; 1 Chroniques 21, 15-18 ; Luc 12, 8 ; Matthieu 18, 10..
ESSÉNIENS : membres d'un groupe juif religieux apparu vers le deuxième siècle av. J. C. et dispersé après la destruction de Jérusalem par Titus en 70 apr. J.-C. Organisés en communautés pratiquant un ascétisme rigoureux, ils sont alors installés sur les rives de la mer Morte. Ils vivent de l'agriculture et de l'artisanat. L'enseignement fondamental de la communauté prône l'amour de Dieu et du prochain. La communauté se caractérise aussi par la mise en commun de tous les biens, une stricte observance du shabbat, ainsi que de la pureté rituelle. Il est interdit de jurer, de prêter serment, de sacrifier des animaux, de fabriquer des armes, de pratiquer les affaires ou un commerce. La communauté recrute ses adeptes parmi des enfants qu'elle adopte ou parmi ceux qui désirent renoncer aux biens matériels. Après un noviciat de trois ans, celui qui est admis est tenu à l'obéissance et au secret. Depuis 1947, on en sait beaucoup plus sur les esséniens, grâce aux parchemins hébreux anciens découverts près de la mer Morte.
ESTHER : reine, épouse de Xercès (Assuérus), envoyée par Dieu pour un temps de crise. Pleine de courage et d'héroïsme.
ETIENNE : l'un des sept « diacres » de l'Église primitive et le premier martyr chrétien. Accusé de blasphème par la synagogue des affranchis, il est amené devant le tribunal du sanhédrin et interrogé par le grand prêtre. Il prononce alors un long discours pour démontrer que le Christ est bien le Messie. Condamné à mort, il est, selon la loi contre les blasphémateurs, chassé de la ville et lapidé.
ÉTOILE DE LA MER : voir Ave maris stella.
ÉTOLE : bande de riche tissu variant avec les couleurs liturgiques et portée par le prêtre sur son aube et sous la chasuble pour dire la sainte messe. Le diacre la dispose transversalement, de façon que les extrémités retombent sous le bras droit.
EUCHARISTIE : signifie « action de grâce », « remerciement ». Dans l'ancienne Alliance, l'eucharistie est préfigurée surtout par le repas pascal célébré chaque année par les Hébreux avec les pains azymes, en souvenir du départ précipité et libérateur de l'Égypte. L'eucharistie ou sainte messe est le sacrifice même du Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu'il a institué pour perpétuer jusqu'à son retour le sacrifice de la croix, confiant ainsi à son Église le mémorial de sa mort et de sa résurrection. L'eucharistie est le signe de l'unité, le lien de la charité, le repas pascal, où l'on reçoit le Christ, où l'âme est comblée de grâce et où est donné le gage de la vie éternelle. Jésus a institué l'eucharistie la veille de sa mort. Après avoir réuni ses apôtres au Cénacle, Jésus prit le pain, le rompit et le leur donna, en disant : « prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous ». Puis il prit la coupe remplie de vin et leur dit : « prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi ». L'eucharistie renferme tout le bien spirituel de l'Église : le Christ lui-même. La richesse de ce sacrement se manifeste par différents noms : eucharistie, sainte messe, cène du Seigneur, fraction du pain, célébration eucharistique, mémorial de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, saint sacrifice, sainte et divine liturgie, saints mystères, Saint-Sacrement de l'autel, communion. L'Église a toujours célébré l'eucharistie, surtout le dimanche, jour de la résurrection de Jésus. L'eucharistie se déroule en deux grandes parties, qui forment un seul acte cultuel : la liturgie de la parole, qui comprend la proclamation et l'écoute de la Parole de Dieu, et la liturgie eucharistique, qui comprend la présentation du pain et du vin, la prière ou anaphore comportant les paroles de la consécration, et la communion.
EUSÈBE DE CÉSARÉE : (v. 260 - v. 340), théologien grec. Il participe au concile de Nicée (325). En dépit de ses positions théologiques parfois douteuses, c'est un grand savant. On lui doit des travaux apologétiques, une histoire universelle jusqu'en 303 et une histoire de l'Église chrétienne jusqu'en 324.
EUTYCHIANISME : voir monophysisme.
ÉVANGÉLISER : porter la Bonne Nouvelle au monde, c'est à dire proposer pacifiquement de croire à l'Évangile de Jésus-Christ.
ÉVANGILE : Parole de Dieu ou Bonne Nouvelle qui rapporte la vie et les enseignements du Messie, Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Le Nouveau Testament comprend 4 évangiles. Ils ont tous été écrits au premier siècle. Jésus envoie ses disciples partout dans le monde, et jusqu'à la fin des temps, pour annoncer l'évangile du salut.
ÈVE : première femme, Ève est tirée de la côte d'Adam, pour signifier que l'homme sera régénéré par la résurrection. Par cette naissance particulière, Ève annonce la naissance du Christ d'une vierge : Marie. Nouvelle Ève, conçue sans péché, Marie donne naissance à Jésus, le nouvel Adam, qui est la Vie.
ÉVÊCHÉ : siège de l'évêque qui a la responsabilité d'un diocèse.
ÉVÊQUE : (du grec episcopos, surveillant) ; dans les différentes églises chrétiennes les évêques sont considérés comme les successeurs des douze apôtres. Un évêque est toujours choisi parmi les prêtres et il doit recevoir une ordination épiscopale. Il possède la plénitude du sacerdoce. A ce point de vue, tous les évêques sont égaux. Mais, au point de vue de la juridiction, on distingue : l'évêque diocésain, qui a la juridiction ordinaire sur tous les prêtres et fidèles de son diocèse : d'où son nom d'« ordinaire du lieu » ; l'évêque titulaire, qui n'a pas de juridiction spéciale et porte le titre d'une ancienne ville épiscopale, d'où son autre nom d'évêque in partibus infidelium ; l'évêque coadjuteur, évêque titulaire adjoint à l'évêque diocésain, pour l'aider à administrer son diocèse et, en général, appelé à lui succéder ; l'évêque auxiliaire, qui est simplement attaché à la personne d'un évêque, mais sans future succession ; l'archevêque ou métropolitain, est celui qui a son siège à la capitale de la province ecclésiastique et a sous sa juridiction les évêques de la province, appelés suffragants ; le primat, évêque le plus élevé en dignité d'un pays ; le patriarche, évêque ayant la juridiction sur plusieurs provinces ecclésiastiques. Le titre de patriarche, donné à certains sièges, tels que Venise, Tolède, Lisbonne, n'a qu'un caractère honorifique. L'évêque de Rome est à la fois le chef de l'Église universelle et le patriarche de l'Église d'occident.
EX CATHEDRA : cette expression signifie « du haut de la chaire ». La chaire désigne la qualité, la fonction de maître et de chef. Parler ex cathedra, c'est donc parler en tant que chef de l'Église universelle. Cette expression est définie dans la quatrième session du concile Vatican I, le 18 juillet 1870, lorsqu'il est question du magistère infaillible2323 Qui ne peut être entaché d'erreur. du pape. Lorsqu'il parle ex cathedra, c'est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de son autorité apostolique, qu'une doctrine en matière de foi ou de morale doit être tenue par toute l'Église, il jouit, en vertu de l'assistance divine dont il bénéficie, de l'infaillibilité. Dès lors, ces définitions du pontife romain sont irréformables. Les définitions ex cathedra sont rares, car elles concernent le dépôt de la foi. La dernière est celle de l'assomption de la Vierge Marie (1950).
EXAMEN DE CONSCIENCE : chacun peut régulièrement revoir sa vie sous le regard de Dieu et discerner ce qui est contraire aux commandements, notamment en ce qui concerne l'amour du prochain. Avant de communier, Paul exhorte à un examen de conscience : « Quiconque mange ce pain ou boit cette coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même et qu'il mange alors de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s'il n'y discerne le Corps »2424 1 Corinthiens 11, 27-29.. Celui qui est conscient d'un péché grave doit recevoir le sacrement de la réconciliation avant d'accéder à la communion.
EXARQUE : dignitaire situé dans la hiérarchie ecclésiastique entre le patriarche et le métropolite (archevêque). Aujourd'hui, dans les Églises orientales non unies à Rome, l'exarque est le représentant du patriarche hors du territoire du patriarcat. Dans l'Église romaine, l'exarque apostolique est celui qui a reçu du Saint-Siège juridiction sur les catholiques d'un rite oriental résidant dans un territoire non soumis à un patriarche ou à un archevêque de ce rite. En France, par exemple, le nombre des catholiques de rites arménien et ukrainien est suffisant pour avoir justifié l'instauration d'un exarchat pour chacune de ces deux communautés. L'exarchat des Arméniens en France a été élevé en 1986 au rang d'éparchie, c'est-à-dire de diocèse, par le Saint-Siège.
EXCOMMUNICATION : sanction que l'Église prononce pour exclure quelqu'un de la communion ecclésiale. Cette mesure peut-être automatique en cas de violation d'une règle donnée ou signifiée à l'individu (par exemple pour l'initiateur d'un schisme ou d'une hérésie).
EXÉGÈSE : science qui consiste à établir, selon les normes de la critique scientifique, le sens d'un texte, et particulièrement des écrits bibliques.
EXÉGÈTE : voir exégèse.
EXHORTATION APOSTOLIQUE : texte voisin de l'encyclique, mais avec une incitation plus pressante à s'engager dans une voie.
EXODE : second livre de la Bible qui raconte la servitude des Hébreux, la vocation de Moïse, la sortie d'Égypte (la pâque), le don des dix commandements et la conclusion d'une alliance entre Dieu et Israël. L'Exode peut être lu comme un récit historique, mais chaque fait a aussi un sens moral et spirituel.
EXORCISME : quand Église demande publiquement et avec autorité, au nom de Jésus-Christ, qu'une personne ou un objet soit protégé contre l'emprise du Malin et soustrait à son empire, on parle d'exorcisme. Jésus l'a pratiqué et c'est de lui que l'Église tient le pouvoir et la charge d'exorciser. Sous une forme simple, l'exorcisme est pratiqué lors de la célébration du baptême. L'exorcisme solennel, appelé grand exorcisme, ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la permission de l'évêque. Il faut y procéder en observant strictement les règles établies par Église L'exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l'emprise démoniaque. Très différent est le cas des maladies, surtout psychiques, dont le soin relève de la science médicale. Il est important, donc, de s'assurer, avant de célébrer l'exorcisme, qu'il s'agit d'une présence du démon, et non pas d'une maladie.
EXPIATION : Yom Kippour est le jour des expiations. Cette fête austère appartient au cycle d'automne du calendrier liturgique d'Israël. Célébrée au dixième jour du septième mois, approximativement à l'équinoxe de septembre, elle précède la fête des Tentes, et clôt la période de dix jours de pénitence. En ce grand jour, sanctifié par le jeûne et l'abstention de toute activité qui détournerait des préoccupations religieuses, est instituée une liturgie de purification et des incitations au repentir. La loi mosaïque exige en plus une conversion de l'esprit et du cœur. L'auteur de l'épître aux Hébreux voit dans ses rites une préfiguration du sacrifice du Christ, expiation parfaite, qui obtient l'universel et éternel rachat des pécheurs.
EXPOSITION DU SAINT SACREMENT : l'Église expose le Saint Sacrement (l'hostie consacrée) pour rendre à Dieu le culte d'adoration qui lui est dû et lui manifester sa foi dans l'eucharistie où il est tout entier présent, corps, âme, Esprit et divinité.
EXTERMINATEUR : au moment de la première Pâque juive, les Hébreux sont épargnés, car l'ange exterminateur voit le sang apposé sur le linteau les montants des portes : « Le Seigneur traversera l'Égypte pour la frapper et il verra le sang sur le linteau et les deux montants. Alors le Seigneur passera devant la porte et ne laissera pas l'exterminateur entrer dans vos maisons pour frapper »2525 Exode 12, 23 ; Hébreux 11, 28..
EXTRÊME ONCTION : voir onction des malades.
ÉZÉCHIEL : prêtre de Jérusalem, déporté en 597, onze ans avant la chute de Jérusalem, et prêchant pour les exilés. Le livre d'Ézéchiel présente le plan habituel des livres prophétiques : imminence de châtiments, oracles contre les nations et annonce de la vie nouvelle. Avec Ézéchiel commence l'ère apocalyptique : les visions remplacent les oracles. Dans le livre, les visions sont au nombre de quatre : le char céleste, Jérusalem, la vallée des ossements desséchés qui reprennent vie et le temple céleste. La vision de la vallée des ossements desséchés est l'une des plus célèbres de l'Ancien Testament et le passage est lu, dans l'église, durant la vigile pascale, car il annonce la résurrection des morts2626 37, 1-14.. Avec le rétablissement d'Israël, Ézéchiel se fait législateur, codificateur et concepteur de la forme et de la structure du culte hébreu. On lui attribue aussi la présentation d'Israël comme peuple sacré et élu et, avec d'autres prophètes, l'espérance en la venue d'un Messie. Dans la présentation du compendium (abrégé) du catéchisme de l'Église catholique, référence est faite au prophète Ézéchiel : « Le compendium du catéchisme de l'Église catholique, synthèse de l'Évangile de Jésus enseigné par la catéchèse de l'Église, est une invitation à ouvrir le livre de la vérité et à le lire, et même à le manger, comme fit le prophète Ézéchiel »2727 « Fils d'homme, ce qui t'est présenté, mange-le ; mange ce volume et va parler à la maison d'Israël. J'ouvris la bouche et il me fit manger ce volume, puis il me dit : fils d'homme, nourris-toi et rassasie-toi de ce volume que je te donne. Je le mangeai et, dans ma bouche, il fut doux comme du miel » (3, 1-4)..